Les sociétés européennes de capital-risque face au nombre croissant d'entreprises deep tech
Le nouveau défi qui attend les différentes sociétés de capital-risque (CR) en Europe est de trouver la bonne entreprise dans le domaine de la deeptech et de la soutenir. Cette crise n'est pas due à un manque de fonds mais surtout à un manque de connaissances techniques chez les investisseurs européens.
Ne blâmons cependant pas trop vite les capital-risqueurs. Le domaine d'étude et de recherche est tellement vaste qu'il est difficile pour toute nouvelle société d'investissement de prendre des décisions hâtives ou de titrer des conclusions sur l’opportunité de tel ou tel investissement. Cela étant, de nombreuses sociétés de capital-risque se sont jetées à l’eau et ont investi dans la deeptech.
Il est important d’avoir conscience que la deeptech est l'avenir de toutes les nouvelles technologies et qu'elle aura un impact sur nos vies. Le domaine de la deeptech couvre plusieurs industries parmi lesquels les logiciels, les robots, l'informatique quantique, le machine learning, l'intelligence artificielle et la cybersécurité.
Angular Ventures par exemple est une société de capital-risque basée au Royaume-Uni. Elle a été créée en 2019 par Gil Dibner, un ancien partenaire de DFJ Espirit, et investit dans des entreprises dont des entreprises de deep-tech en phase de démarrage (early stage), basées en Europe et en Israël.
Amadeus Capital Partners, VC basé à Cambridge, investit dans des tours de table de stade d’initiaux à avancés en Europe et en Amérique latine, et est connue pour ses paris sur la deeptech. Le PDG d'Amadeus a récemment déclaré : "Nous sommes attirés par les entreprises qui peuvent disrupter des marchés existants d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, que ce soit en termes de coûts ou de performances, et nous les soutenons au fil des ans pendant la phase de commercialisation de la technologie."
Le défi ne s'arrête cependant pas au seul manque de connaissance de la deeptech ; ce qui est encore plus crucial est le retour sur les investissements effectués dans de ces entreprises. Les business models et les calendriers de développement de nombreuses entreprises tech ne sont pas en phase avec les paramètres et aux délais communément utilisés par les investisseurs en capital-risque et les partenaires traditionnels.
Pour Rajat Khare, fondateur de Boundary Holding, "Les perspectives de succès des nouvelles entreprises de technologie avancée, les meilleurs investissements à réaliser ou la vitesse à laquelle leur potentiel sera atteint sont tous inconnus à l'heure actuelle. Mais aujourd'hui, le secteur se développe plus rapidement que ce que de nombreux experts avaient prévu".
Environ 70 % des entreprises et des investisseurs s'accordent à dire que les investisseurs européens trouvent difficile de réaliser des investissements en dehors des modèles conventionnels (comme SaaS ou MedTech) et d'utiliser des metrics autres que les metrics standard, comme les revenus annuels récurrents ou les coûts d'acquisition des clients.
De nombreuses organisations ont profité de cette occasion pour mieux comprendre la technologie et en faire le meilleur usage. Notre avenir dépend de la recherche sur les différents sujets de la deeptech. Boundary Holding, dont le siège est au Luxembourg, est un exemple de ces sociétés de capital-risque qui apportent un soutien constant à de nombreuses start-ups qui travaillent dans ce domaine. Une approche volontariste qui n’aurait pas été possible sans une connaissance approfondie du secteur.
Certaines sociétés de capital-risque sont convaincues que la deeptech est aujourd’hui ce que l'Internet était à la fin des années 80. Les objectifs financiers ne seront atteints qu’avec un véritable apprentissage et une compréhension profonde des fondamentaux de la deeptech.
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